Paul Celan 1920 - 1970



"Toi sois comme toi, toujours "

"parole,  lisière de l'obscur "

"N'oeuvre pas d'avance,
n'envoie pas au-dehors, 
tiens-nous
dedans :

transfondé par le Rien,
libre de toute 
prière,
subtil, selon
la Pré-Scription,
indépassable, 

je te recueille 
en lieu de toute
paix"

Contrainte de lumière -1970 

"Nous ne 
savons pas, sais-tu,
nous 
ne savons pas 
ce
qui est vrai "
La rose de septembre - 1963 

" il est temps que l'on sache !
Il est temps que la pierre consente à fleurir,
qu'au désarroi batte un cœur. 
Il est temps qu'il soit temps. 

Il est temps."

"es ist Zeit, daß man weiß !
Es ist Zeit, daß der Stein sich zu blühen bequemt
daß der Unrast ein Herz schlägt.
 Es ist Zeit, daß es Zeit wird.

 Es ist Zeit "





 "... afin qu'une fois une seule
tremble soudain la main
qui ne cesse de m'étreindre le coeur"
(Devant la bougie) 

MATIERE DE BRETAGNE

Lumière de genêt, jaune, les pentes
suppurent vers le ciel, l'épine
courtise la plaie, cela
sonne là-dedans, c'est le soir, le néant
roule ses mers à la prière,
la voile de sang fait route vers toi.

Sec, envasé,
le lit derrière toi, enjonque
son heure, en haut,
près de l'étoile, les ruisselets
laiteux babillent dans la boue, datte de pierre
en contrebas, buissonnante, bée dans le bleu,
un arbrisseau d'éphémère, superbe,
salue ta mémoire.

(Me connaissiez-vous,
mains ? J'allai
le chemin fourchu que vous marquiez, ma
bouche crachait ses galets, j'allai,
mon temps, surplomb neigeux en marche,
jetait son ombre - me connaissez-vous ?)

Mains, la plaie
courtisée par l'épine, cela sonne,
mains, le néant, ses mers,
mains, dans la lumière de genêt, la
voile de sang
fait route vers toi.
Poèmes, trad par john E Jackson eds José Corti

"Je suis dans pleine efflorescence de l'heure défleurie
et mets une gemme de côté pour un oiseau tardif :
il porte le flocon de neige sur la plume rouge vie ;
le grain de glace dans le bec, il arrive par l'été"


Choix de textes


Adaptations personnelles de Gil Pressnitzer. Ici, étant donnés les nombreux néologismes créés par Celan, c'est la dureté de la langue de Celan, une écriture à la nuque raide, dynamitant de l'intérieur la langue des bourreaux, qui a été favorisée.

Tenebrae

Proches nous sommes, seigneur,
Proches et saisissables. Déjà saisi, seigneur,
Agrippés l'un à l'autre, comme si
Le corps de chacun d'entre nous
Était ton corps, seigneur. Prie, seigneur,
Prie-nous,
Nous sommes proches .Déformés nous sommes allés,
Nous sommes allés, pour nous baisser
Vers l'auge et les trous.

Vers l'abreuvoir nous sommes allés, seigneur.

C'était du sang, c'était ce que tu avais
Fait couler, seigneur. Cela brillait.
Cela nous jetait ton image dans les yeux, seigneur. Nous avons bu, seigneur.
Le sang et l'image, qui était dans le sang, seigneur. Prie, seigneur.
Nous sommes proches.

Corona

Du dedans de la main, l’automne dévore sa feuille : nous sommes amis
Nous libérons le temps de la coquille de noix
Et nous lui apprenons à marcher
Le temps retourne vers sa coquille
Dans le miroir c’est dimanche
Dans le rêve nous dormons
La bouche parle vérité
Mon regard descend vers le sexe de l’aimée
Nous regardons
Nous nous parlons des ténèbres
Nous nous aimons comme pavot et mémoire
Nous dormons comme vin dans les coquillages
Comme mer dans les rayons de sang de la lune
Nous nous tenons enlacés près de la fenêtre
Ils nous dévisagent de la rue
Il est grand temps que l’on sache
Il est grand temps que la pierre s’habitue à fleurir
Que le non-repos batte au cœur
Il est temps que le temps soit
Il est temps

Chanson d'une dame dans l'ombre

Quand vient la Silencieuse et coupe la tête des tulipes :
Qui gagne ?
Qui perd ?
Qui s'avance vers la fenêtre ?
Qui nomme en premier son nom ?
Il en est un, qui porte mes cheveux
Il les porte comme on porte les morts à bout de bras.
Il les porte comme le ciel portait mes cheveux dans l'année, celle où j'aimais
Ainsi il les portait par vanité
Celui-là gagne.
Celui-là ne perd pas.
Celui-là ne s'avance pas vers la fenêtre
Celui-là ne nomme pas son nom.
Il en est un, qui a mes yeux.
il les a, depuis que les grandes portes se sont refermées.
il les porte comme anneau aux doigts.
Il les porte comme éclats de plaisir et de saphir :
Il était déjà mon frère à l'automne ;
Il compte déjà et les jours et les nuits.
Celui-là gagne.
Celui-là ne perd pas.
Celui-là ne s'avance pas vers la fenêtre
Celui-là nomme son nom en dernier.
Il en est un, qui a ce que j'ai dit.
Il le porte sous le bras comme un paquet.
Il le porte comme l'horloge porte sa plus mauvaise heure.
Il le porte de seuil en seuil, il ne le jette pas au loin.
Celui-là ne gagne pas.
Celui-là perd.
Celui-là s'avance vers la fenêtre
Celui-là nomme son nom en premier.
Celui-là sera décapité avec les tulipes

Fugue de mort

Lait noir du petit matin nous le buvons au soir
Nous le buvons au midi et au matin nous le buvons à la nuit
Nous buvons et buvons
À la pelle nous creusons une tombe dans les airs là on gît non serré
Un homme habite dans la maison celui-ci joue avec les serpents celui-ci écrit
Celui-ci écrit quand vers l'Allemagne le noir tombe tes cheveux d'or Margarete
Il écrit cela et marche au-dehors et les étoiles fulgurent Il siffle ses molosses
Il siffle pour faire sortir ses juifs les laissant à la pelle creuser une tombe dans la terre
Il nous commande jouez jusqu'à la danse

Lait noir du petit matin nous te buvons à la nuit
Nous te buvons au matin au midi nous te buvons au soir
Et buvons et buvons
Un homme habite dans la maison celui-ci joue avec les serpents celui-ci écrit
Celui-ci écrit quand vers l'Allemagne le noir tombe tes cheveux d'or Margarete
Tes cheveux de cendre Sulamit à la pelle nous creusons une tombe dans les airs là on gît non serré

Il crie enfoncez vos pelles plus profond dans la croûte de la terre vous autres chantez et jouez
Il se saisit du fer à sa ceinture il l'agite ; ses yeux sont bleus
Vous là enfoncez plus les bêches vous autres jouez encore jusqu'à la danse

Lait noir du petit matin nous te buvons à la nuit
Nous te buvons au midi et au matin nous te buvons au soir
Nous buvons et buvons
Un homme habite la maison tes cheveux d'or Margarete
tes cheveux de cendre Sulamit il joue avec les serpents
il crie jouez plus douce la mort
la mort est un maître venu d'Allemagne
il crie plus sombres les violons et alors vous monterez en fumée dans l'air
alors vous aurez une tombe dans les nuages où l'on gît non serré

Lait noir du petit matin nous te buvons à la nuit
Nous te buvons au midi la mort est un maître venu d'Allemagne
Nous te buvons au soir et au matin nous buvons et buvons
la mort est un maître venu d'Allemagne ses yeux sont bleus
Il t'atteint avec une balle de plomb il ne te rate pas
Un homme habite la maison tes cheveux d'or Margarete
Il jette ses molosses contre nous il nous offre une tombe dans l'air
Il joue avec les serpents et rêve la mort est un maître venu d'Allemagne
Tes cheveux d'or Margarete
Tes cheveux de cendre Sulamit

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Il y avait de la terre en eux, et
ils creusaient des tombes.

Ils creusaient et creusaient des tombes, leur jour s'en allait ainsi, leur nuit.
Et ils ne louaient pas Dieu
qui, ainsi l'entendaient-ils, avait voulu tout cela,
qui, ainsi l'entendaient-ils, avait su tout cela.

Ils creusaient des tombes et n'entendaient plus rien
ils ne devenaient pas plus sages, ne trouvaient aucun chant,
n'inventaient aucune langue.

ils creusaient des tombes.

Il vint un calme, il vint aussi un orage
vinrent les mers, toutes.
je creuse, tu creuses, des tombes.
Le ver fait de même, il creuse,
Et ce qui chante au loin dit : ils creusent des tombes.

Ô l'un, Ô aucun, Ô personne, Ô toi :
Où cela allait, puisque cela n'allait nulle part ?
Ô tu creuses des tombes et je creuse une tombe, et je me creuse une tombe pour aller vers toi

et au doigt s'éveille un anneau.
La rose de personne, Die Niemandsrose, 1963

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Temps des péniches
les transformés à moitié se traînent
jusqu'à l'un des mondes

le déposé, réenclos,
parle sous les fronts de la rive :
de la mort quitte, de dieu
quitte.

Rapatrié dans l'oubli
le parler-hôte de nos
yeux lents
rapatrié syllabe par syllabe, partagé
par les dés aveugles de jour, vers quoi
s'agrippe la main du joueur, grande,
dans le réveil

Et le trop de mes discours :
déposé sur le petit
cristal dans le fardeau de ton silence.

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une étoile de bois, bleue,
faite de petits losanges, aujourd'hui, par
la plus jeune de nos mains

Le mot, pendant que tu fais tomber du sel de la nuit, le regard
cherche à nouveau la galerie du vent :
- une étoile, entre-la,
entre l'étoile dans la nuit.
(- dans la mienne, dans
la mienne.)

Cologne

Temps du cœur, ils sont debout
les rêvés
pour les chiffres de minuit.

un peu parla dans le silence immobile, un peu se tut
un peu alla son chemin.
Banni et perdu
étaient chez eux.

Vous cathédrales.
Vous cathédrales, pas vu
vous fleuves, pas entendu
vos horloges si profondes en nous.


Lit de neige

Yeux, aveugles au monde, dans la faille du mourir : je viens,
pousse rude au cœur.
je viens.

Mur de l'abrupt, miroir de la lune. En bas.
(Lueur tachée de souffle. Sang strié.
Âme nuageuse qui encore une fois est proche d'une figure.
Ombre des dix doigts-enserrés)

Yeux, aveugles au monde
yeux dans la faille du mourir,
Yeux, yeux ;
Le lit de neige sous nous deux, le lit de neige.

Cristal sur cristal,
au temps profond emprisonné, nous tombons,
nous tombons et gisons et tombons,
et tombons :

Nous fûmes, nous sommes.
Nous sommes une chair avec la nuit,
à la lisière, à la lisière.

une fois

et là je l'ai entendu,
là il lavait le monde
hors des regards, toute la nuit durant
réellement.
un et sans fin
anéantis,
ressurgis du profond du moi
lumière fut, sauvé!

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la table flotte la nuit dehors, la nuit dedans
et au-dessus de moi m'inondent les drapeaux du peuple
et à côté de moi les hommes rament pour amener les cercueils à terre
Et sous moi s'enciele, s'étoile comme chez moi à la Saint-Jean!

Et je te parcours du regard,
enflammée de soleil ;
pense à ce temps, où la nuit grimpait avec nous sur la montagne
pense à ce temps,
pense que je fus, ce que je suis :
un maître de cachots et de tours,
un souffle dans les ifs, un ivrogne dans la mer,
un mot où tu descends te brûler.


Toute la vie

les soleils des demi-sommeils sont bleus comme
tes cheveux une heure avant le jour.
Eux aussi poussent vite comme l'herbe sur la tombe d'un oiseau
Eux aussi sont attachés par le jeu, que nous jouions comme un rêve sur les bateaux de la joie.

Aux falaises crayeuses du temps les poignards aussi les rencontrent.
les soleils des sommeils profonds sont plus bleus : comme ta boucle
ne le fut qu'une fois ;
je m'attardais comme un vent de nuit sur le sein à vendre de ta sœur
tes cheveux pendaient sur l'arbre d'en dessous, mais tu n'étais pas là.

Nous étions le monde, et toi tu étais un arbuste devant les portes.
Les soleils de la mort sont blancs comme les cheveux de notre enfant :
Il s'éleva des eaux montantes, quand tu dressas une tente sur la dune.

Il sortit le couteau du bonheur aux yeux éteints.

Toi aussi parle

Toi aussi parle
parle comme le dernier
dit ton message

Parle -
Mais ne sépare pas le oui du non
Donne aussi le sens à ton message :
donne lui l'ombre.

Donne-lui assez d'ombre,
donne-lui en tant,
que tu en sais autour de toi partagée
entre minuit et midi et minuit.

Regarde alentour,
vois, comment ce qui t'entoure devient vivant -
Par la mort ! Vivant !
Celui dit vrai, qui parle d'ombre.
Mais voici que s'étiole l'endroit où tu es ;

Maintenant où aller, à découvert d'ombre, où aller ?
Monte. vers le haut en tâtonnant.
Plus grêle tu deviens, plus méconnaissable, plus fin !
Plus fin : un fil,
où l'étoile veut descendre :
pour nager en bas, tout en bas,
là où elle se voit luire : dans la houle
des mots errants.

Dans le rouge du tard

Dans le rouge du tard les noms dorment :
un
ta nuit en éveille
et le conduit, accompagné de blancs bâtons,
à tâtons vers le mur du sud de ton cœur,
sous les pins :

l'un, de taille d'homme,
franchit en marchant, la ville des potiers
là où la pluie entre en amie
d'une heure de la mer.

Dans le bleu
il prononce un mot d'arbre d'ombre promise,
et ton nom aimé
recompte et dépose ses syllabes.

Ce qui luit

Le corps silencieux
tu reposes près de moi dans le sable,
étoilée au-dessus de toi.


Est-ce un rayon
qui perça jusqu'à moi ?
Ou bien était-ce la sentence
que l'on rendit contre nous ?
Qui répand cette lumière ?

Ce soir aussi

Pleinement,
la neige emplit cette mer
où le soleil flotte,
fleurit dans les paniers la glace
que tu portes vers la ville.

Sable,
tu exiges pour cela,
car la dernière rose intérieure
veut aussi ce soir être rassasiée
de l'heure qui s'écoule.

Avec une clé changeante

Avec une clé changeante
tu ouvres la maison, dans laquelle
tournoie la neige des choses tues
Et au gré du sang, qui sourd
des yeux ou de la bouche ou de l'oreille,
ta clé change.

Change ta clé, change le mot,
qui doit suivre le tournoiement des flocons.
Au gré du vent qui te pousse en avant,
s'enroule autour du mot la neige

Talus, remblais, lieux vides, gravats

Gain de lumière, mesurable, ressemblant
au chardon :
Un peu
de rouge, en discussion
avec un peu de jaune.

Le voile de l'air devant
ton œil désespéré.
Le dernier grain de sable
chevauchant.
(les
massifs de fleurs, autrefois,
les mots tout sourire du Marchfeld,
de l'herbe des steppes là-bas.
le manège mort, sonne.
Nous tournions encore et encore.)

La chevauchée du grain de sable, l'œil,
à elle habilement lié.

Les portes des heures et
leurs bruissements.


Le monde, avançant
vers nous dans l'heure vide :

Deux
troncs d'arbres, noirs,
sans branche, sans
nœud.

Et dans la traînée du réacteur, coupante,
une pale isolée.

Nous aussi, dans le vide,
nous nous tenons près des drapeaux.

Fleur

La pierre.
La pierre dans l'air, celle que je suivais.
Ton œil, aussi aveugle que la pierre.

Nous étions
des mains,
nous vidions les ténèbres, nous trouvions
le mot, qui remontait l'été :
Fleur.

Fleur - un mot d'aveugle
Ton œil et mon œil:
ils s'inquiètent de l'eau.

Veille silencieuse,
pan de cœur par pan de cœur
cela s'enfeuille.

Un mot encore, comme celui-là, et les marteaux
s'élancent dans l'espace libre.


Tant d'étoiles, que l'on nous tend.
J'étais,
quand je te vis - quand ? -
dehors parmi
les autres mondes.

O ces chemins, galactiques,
O cette heure, qui nous
compléta des nuits sur le fardeau de nos noms. Il n'est,
je le sais, pas vrai,
que nous ayons vécu, il passa aveugle un souffle entre
Là-bas et Pas-là et le Parfois,
un œil siffla comme une comète
allant vers l'éteint, dans les ravins,
là, où cela se consume sans éclat, se tenait
le temps, en majesté
et déjà vers le haut, vers le bas, poussait sur lui
ce qui fut ou ce qui sera -,

je sais,
je sais et tu sais, nous savions,
nous ne savions pas, mais
nous étions pourtant là et pas là-bas,
et de temps en temps, quand
seul le Rien se tenait entre nous,
alors nous étions totalement l'un et l'autre



En haut,
les voyageurs
demeurent
inaudibles


éloge du loin

Dans la source de tes yeux
Vivent les filets des pêcheurs des mers devenues folles
Dans la source de tes yeux
la mer tient sa promesse
J'y précipite
cœur ayant vécu parmi les humains
les vêtements que j'ai portés
l'éclat d'un serment
Plus noir que dans le noir, je suis encore plus nu
Je suis toi, quand moi je suis moi
Dans la source de tes yeux
j'erre et je rêve de pillage
Dans la source de tes yeux
Un pendu étrangle la corde

Mandorle

Dans l'amande - qu'est-ce qui se tient dans l'amande ?
Le Rien.
Il se tient le Rien dans l'amande.
Il se tient là et s'y tient.
Dans le Rien - qui se tient ? Le Roi.

Là se tient le Roi, le Roi.
Là il se tient, il se tient.
Boucle de juif, tu ne deviendras pas grise

Et ton œil - Vers où se tient ton œil ?
Ton œil se tient face à l'amande.
Ton œil, qui se tient face au Rien.
Il se tient auprès du Roi.
Ainsi il se tient, et se tient.

Boucle d'homme, tu ne deviendras pas grise
Amande vide, bleu du Roi.


Demeure double. Éternel tu es,
inhabitable. Pour cela
nous bâtissons, nous nous bâtissons.
pour cela il se dresse ce pitoyable lieu du lit,- sous la pluie
il se dresse.

Viens aimée,
que nous soyons couchés ici, c'est
le mur de séparation - Il
se suffit à lui-même, deux fois.

Laisse-le, il est tout à lui, en tant
que la moitié et encore une fois la moitié. Nous,
nous sommes le lit de la pluie, qu'il vienne et
et nous étende enfin à sécher.
........
Il ne vient pas, il ne nous étend pas à sécher.


LA NUIT, quand le pendule de l'amour balance
entre Toujours et Jamais,
ta parole vient rejoindre les lunes du cœur
et ton œil bleu
d'orage tend le ciel à la terre.

D'un bois lointain, d'un bosquet noirci de rêve
l'Expiré nous effleure
et le Manqué hante l'espace, grand comme les spectres
du futur.

Ce qui maintenant s'enfonce et soulève
vaut pour l'Enseveli au plus intime :
embrasse, aveugle, comme le regard
que nous échangeons, le temps sur la bouche.

Traducteur inconnu

http://dormirajamais.org/fugue/
Fugue de mort - 

http://pierresel.typepad.fr/la-pierre-et-le-sel/2013/05/paul-celan-un-po%C3%A8te-bless%C3%A9-%C3%A0-mort.html

https://plus.google.com/107938107956256606229/posts/jgXBbSuomkg - 
par Alain Némo
Wo Eis ist

http://bcrfj.revues.org/104

http://terreaciel.free.fr/poetes/celan.htm





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