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Affichage des articles du novembre, 2017

Poésie

" Mais voici venir la poésie. Celle-ci ne raisonne ni ne discute, elle s'impose. Elle vous saisit, elle vous enlève au-dessus même de la région où vous vous sentiez libres. Vous pouvez bien encore discuter ses audaces et rejeter ses promesses, mais vous n'en êtes pas moins la proie de l'émotion qu'elle suscite [...] C'est la partie la plus impressionnable de l'âme humaine, à l'imagination, au sens de l'infini, et, si le poète vous arrache ce cri: "C'est grand ! c'est beau !", il a vaicu [...] il a fait palpiter en vous l'immortalité, il a fait jaillir de vous cette flamme qui veut monter au-dessus du réel." George Sand Nouvelles lettres d'un voyageur - La chanson des bois et des rues

La Fée qui court - George Sand

Un charmant petit conte de George Sand : LA FÉE QUI COURT Fable Je rencontrai l’autre jour une bonne fée qui courait comme une folle, malgré son grand âge. — Êtes-vous si pressée de nous quitter, madame la fée ? — Ah ! ne m’en parlez pas, répondit-elle. Il y a quelques centaines d’années que je n’avais revu votre petit monde, et je n’y comprends plus rien. J’offre la beauté aux filles, le courage aux garçons, la sagesse aux vieux, la santé aux malades, l’amour à la jeunesse, enfin tout ce qu’une honnête fée peut offrir de bon aux humains, et tous me refusent. « Avez-vous de l’argent ? me disent-ils ; nous ne souhaitons pas autre chose ». Or, je me sauve, car j’ai peur que les roses des buissons ne me demandent des parures de diamants et que les papillons n’aient la prétention de rouler carrosse dans la prairie ! — Non, non, ma bonne dame, s’écrient en riant les petites roses qui avaient entendu grogner la fée : nous avons des gouttes de rosée sur nos feuilles. — Et

Le pantoun

Pantoun de Louisa Pène-Siefert Ce poème merveilleux, curieusement tronqué à ses quatre dernières strophes sur tous les sites qui le mentionnent, a été écrit par une jeune femme de 20 ans. Il enlace le thème du temps qui passe, au sens chronologique du terme, annonce d'une mort précoce (Louisa mourut à 32 ans), et celui du temps des saisons qui s'écoule et voit le retour de l'automne, précédant l'hiver. Les deux thèmes sont liés par cette fuite irrémédiable, l'un étant l'allégorie de l'autre. Vraiment j'ai vingt ans révolus, Ma première enfance est enfuie. - Hélas ! les beaux jours ne sont plus, C'est l'automne, voici la pluie. Ma première enfance est enfuie, Mes premiers muguets sont passés. - C'est l'automne, voici la pluie, Les nuages sont amassés. Mes premiers muguets sont passés, Mon aubépine est effeuillée. - Les nuages sont amassés, La prairie est toute mouillée. Mon aubépine est effeuillée, Et j'ai pleuré sur ses d