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Affichage des articles du septembre, 2016

Paul GERALDY 1885 1983

Méditation On aime d’abord par hasard Par jeu, par curiosité Pour avoir dans un regard Lu des possibilités Et puis comme au fond de soi-même On s’aime beaucoup Si quelqu’un vous aime, on l’aime Par conformité de goût On se rend grâce, on s’invite À partager ses moindres mots On prend l’habitude vite D’échanger de petits mots Quand on a longtemps dit les mêmes On les redit sans y penser Et alors, mon Dieu, on aime Parce qu’on a commencé PAUL GERALDY

Laurent Gaudé

Laurent Gaudé,  Le Tigre bleu de l'Euphrate , pièce de théâtre parue aux Editions Acte Sud L'extrait se situe à la fin de la pièce, composée de dix actes. Une seule voix se fait entendre, celle d'Alexandre le Grand. Au premier acte, il se prépare à mourir et chasse tous ceux qui se pressent autour de lui. Il raconte à la Mort, qu'il imagine face à lui, comment le Tigre bleu lui est un jour apparu et comment il a su que le but de sa vie était de le suivre, toujours plus loin, à travers le Moyen-Orient. Mais, cédant à la prière de ses soldats, il cesse de suivre le Tigre bleu pour faire demi-tour.   [...]   Je vais mourir seul   Dans ce feu qui me ronge,   Sans épée, ni cheval,   Sans ami, ni bataille,   Et je te demande d'avoir pitié de moi,   Car je suis celui qui n'a jamais pu se rassasier,   Je suis l'homme qui ne possède rien   Qu'un souvenir de conquêtes.   Je suis l'homme qui a arpenté la terre entière   Sans jamais parv

Anna de Noailles 1876 1933

J’écris J’écris pour que le jour où je ne serai plus On sache combien l’air et le plaisir m’ont plu, Et que mon livre porte à la foule future Combien j’aimais la vie et l’heureuse nature.   Attentive aux travaux des champs et des maisons J’ai marqué chaque jour la forme des saisons, Parce que l’eau, la terre et la montante flamme En nul endroit ne sont si belles qu’en mon âme.   J’ai dit ce que j’ai vu et ce que j’ai senti, D’un cœur pour qui le vrai ne fut point trop hardi, Et j’ai eu cette ardeur, par l’amour intimée, Pour être après la mort parfois encore aimée,   Et qu’un jeune homme alors lisant ce que j’écris, Sentant par moi son cœur ému, troublé, surpris, Ayant tout oublié des compagnes réelles, M’accueille dans son âme et me préfère à elles...  ANNA DE NOAILLES  -  l'Offrande (Orphée / La Différence ) L'Ombre des jours, 1902   http://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2012/09/29/J-%C3%A9cris-pour-que-le-jour-...-%28Anna-de-Noailles

Neruda Ode à un albatros voyageur

"Pour quoi? Pour quoi? Quel sel, quelle vague, quel vent cherchait-il sur la mer? Qu'est-ce qui a dressé sa force contre tout l'espace? Pourquoi cette puissance mise à l'épreuve dans les plus rudes solitudes? Ou si son but était la rose magnétique d'une étoile? Personne ne pourra le savoir, ni le dire. L'océan sur ce vaste chemin n'a aucune île, et l'albatros errant, dans l'interplanétaire parabole du vol victorieux n'a trouvé que des jours, des nuits, de l'eau, des solitudes, l'espace." Pablo Neruda Ode à un albatros voyageur

Réflexion... George Bernard Shaw

Il y a ceux qui voient la réalité et qui disent : Pourquoi ? Et il y a ceux qui rêvent de l'impossible et qui disent : Pourquoi pas ? George Bernard Shaw

Roberto Juarroz

C’est pour cela peut-être qu’en toi s’unissent mon souvenir extrême et mon extrême oubli et je ne sais si tu es ma compagnie ou si tu es déjà ma solitude. Roberto Juarroz – Sexta poesía vertical Roberto Juarroz  – Treizième poésie verticale (Decimotercera poesía vertical) Muet parmi les mots, presque aveugle parmi les regards, au-delà du coude de la vie, sous l’emprise d’un dieu qui est absence pure, je déplace l’erreur d’être un homme et corrige avec patience cette erreur. Ainsi je ferme à demi les fenêtres du jour, j’ouvre les portes de la nuit, je creuse les visages jusqu’à l’os, je sors le silence de sa caverne, j’inverse chaque chose et je m’assieds de dos à l’ensemble. Je ne cherche désormais ni ne trouve, je ne suis ici ni ailleurs, je me refais au-delà du souci, je me consacre aux marges de l’homme et cultive en un fond qui n’existe pas l’infime tendresse de ne pas être. * Callado entre palabras, casi ciego entre ojos, más allá del codo de la vida y

Claude Louis-Combet

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