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Affichage des articles du octobre, 2018

Réflexion... Saint John Perse

... la poésie est d'abord mode de vie - et de VIE INTEGRALE. Le poète existait dans l'homme des cavernes, et il existera dans l'homme des âges atomiques... De l'exigence poétique, exigence spirituelle, son nées les religions elles-mêmes, et par la grâce poétique, l'étincelle du divin vit à jamais dans le silex humain... Saint-John Perse, allocution au banquet Nobel du 10 décembre 1960

Réflexion... Sœur Emmanuelle

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Samedi 20 octobre 2018 Sainte Irène de Tomar Les textes de la messe Accueil  »  Approfondir sa foi  »  Témoigner  »  Figures de sainteté  » Testament spirituel de Soeur Emmanuelle Testament spirituel de Soeur Emmanuelle Publié le 19 octobre 2018     Sœur Emmanuelle est décédée le 20 octobre 2008. Retrouvez son testament spirituel dévoilé lors de la  messe  de Requiem présidée par le  cardinal  André Vingt-Trois, ancien  archevêque  de Paris, le 22 octobre 2008. Si chers Amis, Nous le savons, l’Amour est plus fort que la Mort, le lien d’amitié profonde que nous avons noué ensemble dans la joie, a une valeur d’éternité joyeuse. Aujourd’hui, où vous vous êtes encore une fois dérangé pour moi, mon âme et mon coeur sont tout près de votre âme et de votre cœur. Je voudrais que cette chère rencontre se déroule dans une atmosphère de joie. J’ai choisi des cantiques pleins d’allégresse. Chantez les joyeusement à pleine voix ! Je tiens à vous dire un merci bondissant de recon

Réflexion... Hannah Arendt

« L'être humain ne doit jamais cesser de penser. C'est le seul rempart contre la barbarie. Action et parole sont les deux vecteurs de la liberté. S'il cesse de penser, chaque être humain peut agir en barbare. »    Hannah Arendt La banalité du mal 1963

Raymond Queneau - L'Instant fatal

L'Instant fatal Un poème c'est bien peu de chose... Un poème c'est bien peu de chose à peine plus qu'un cyclone aux Antilles qu'un typhon dans la mer de Chine un tremblement de terre à Formose Une inondation du Yang Tse Kiang çà vous noie cent mille Chinois d'un seul coup vlan ça ne fait même pas le sujet d'un poème Bien peu de chose On s'amuse bien dans notre petit village on va bâtir une nouvelle école on va élire un nouveau maire et changer les jours de marché on était au centre du monde on se trouve maintenant près du fleuve océan qui ronge l'horizon Un poème c'est bien peu de chose Raymond Queneau, in L'Instant fatal .

Réflexion... Michel Billé

"Dans une société de l'éphémère, vieillir a-t-il encore un sens ? Vieillir, c'est durer forcément ; durer ça prend du temps. Le paradoxe se noue ici même : vous pouvez durer, mais la durée n'ayant plus de valeur, faites en sorte que cela ne se voit pas ; vieillissez, mais, s'il vous plaît, ne faites pas votre âge ! " Michel Billé "La tyrannie du bienvieillir"- Eres, 2018

René Char- Commune présence

Commune présence Tu es pressé d'écrire, Comme si tu étais en retard sur la vie. S'il en est ainsi fais cortège à tes sources. Hâte-toi. Hâte-toi de transmettre Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance. Effectivement tu es en retard sur la vie, La vie inexprimable, La seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t'unir, Celle qui t'est refusée chaque jour par les êtres et par les choses, Dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés Au bout de combats sans merci. Hors d'elle, tout n'est qu'agonie soumise, fin grossière. Si tu rencontres la mort durant ton labeur, Reçois-là comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride, En t'inclinant. Si tu veux rire, Offre ta soumission, Jamais tes armes. Tu as été créé pour des moments peu communs. Modifie-toi, disparais sans regret Au gré de la rigueur suave. Quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit Sans interruption, Sans égarem

Réflexion... Clément G Second

" La vérité sans la nuance n’est pas souvent la vérité." Cl.G. S. https://carnetsdeflottaison.blogspot.com/2018/03/apres-la-peche-notes.html

Guillaume Apollinaire--Le musicien de Saint-Merry

Le musicien de Saint-Merry Guillaume Apollinaire J’ai enfin le droit de saluer des êtres que je ne connais pas Ils passent devant moi et s’accumulent au loin Tandis que tout ce que j’en vois m’est inconnu Et leur espoir n’est pas moins fort que le mien Je ne chante pas ce monde ni les autres astres Je chante toutes les possibilités de moi-même hors de ce monde et des astres Je chante le joie d’errer et le plaisir d’en mourir Le 21 du mois de mai 1913 Passeur des morts et les mordonnantes mériennes Des millions de mouches éventaient une splendeur Quand un homme sans yeux sans nez et sans oreilles Quittant le Sébasto entra dans la rue Aubry-le-Boucher Jeune l’homme était brun et de couleur de fraise sur les joues Homme Ah! Ariane Il jouait de la flûte et la musique dirigeait ses pas Il s’arrêta au coin de la rue Saint-Martin Jouant l’air que je chante et que j’ai inventé Les femmes qui passaient s’arrêtaient près de lui Il en venait de toutes parts Lorsque tout à c

WILLIAM CHAPMAN Notre Langue

WILLIAM CHAPMAN Notre Langue  Notre langue naquit aux lèvres des Gaulois. Ses mots sont caressants, ses règles sont sévères, Et, faite pour chanter les gloires d'autrefois, Elle a puisé son souffle aux refrains des trouvères. Elle a le charme exquis du timbre des Latins, Le séduisant brio du parler des Hellènes Le chaud rayonnement des émaux florentins, Le diaphane et frais poli des porcelaines. Elle a les sons moelleux du luth éolien, Le doux babil du vent dans les blés et les seigles, La clarté de l'azur, l'éclair olympien, Les soupirs du ramier, l'envergure des aigles. Elle chante partout pour louer Jéhova, Et, dissipant la nuit où l'erreur se dérobe, Elle est la messagère immortelle qui va Porter de la lumière aux limites du globe. La première, elle dit le nom de l'Eternel Sous les bois canadiens noyés dans le mystère. La première, elle fit monter vers notre ciel Les hymnes de l'amour, l'élan de

Elisa Mercoeur - Rêverie

Rêverie "Qu'importe qu'en un jour on dépense une vie, Si l'on doit en aimant épuiser tout son coeur, Et doucement penché sur la coupe remplie, Si l'on doit y goûter le nectar du bonheur. Est-il besoin toujours qu'on achève l'année ? Le souffle d'aujourd'hui flétrit la fleur d'hier ; Je ne veux pas de rose inodore et fanée ; C'est assez d'un printemps, je ne veux pas d'hiver. Une heure vaut un siècle alors qu'elle est passée ; Mais l'ombre n'est jamais une soeur du matin. Je veux me reposer avant d'être lassée ; Je ne veux qu'essayer quelques pas du chemin."