Eugène Guillevic 1907 - 1997




" Si je n'écris pas ce matin,
Je n'en saurai pas davantage,

Je ne saurai rien
De ce que je peux être"

" Si j'écris, c'est disons
Pour ouvrir une porte.

Le plus curieux:
J'ignore

A quel moment se fait
Cette ouverture.

- D'ailleurs, ce qui se lève
C'est peut-être un rideau"

"Quand j'écris,
C'est comme si les choses,

Toutes, pas seulement
Celles que j'écris,

Venaient vers moi
Et l'on dirait er je crois

Que c'est
Pour se connaître."

" Dans la plaine,
Un arbre
Se détache sur le ciel.

Heureusement,
Car je m'y accroche.

Je le constate et je me demande
Si plutôt qu'à l'arbre
Ce n'est pas au mot que je m'accroche,

Par exemple, ici,
Au mot noyer qui le désigne."

" Le chant
Peut être silence.

Le silence peut exister
Pour qui chante,

Pour lui
Et pour tous,

Car il porte le chant
A travers les horizons. "

"Tu voudrais bien
Avancer dans ton poème
Comme un ruisseau

Sinueux, pas rapide -

Et tu trembles de devenir
Comme un étang

Où tu pourrais, stagnant,
Ne plus t'y reconnaître. "

"Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Il t'arrive des mots,
Des lambeaux de phrase.

Laisse-toi causer. Ecoute-toi
Et fouille, va plus profond.

Regarde au verso des mots,
Démêle cet écheveau.

Rêve à travers toi,
A travers tes années
Vécues et à vivre"

"Il te faut de la pauvreté
Dans ton domaine.

C'est comme ce besoin qu'on peut avoir
D'un mur blanchi à la chaux.

Une richesse, une profusion
De mots, de phrases, d'idées

T'empêcheraient de te centrer,
D'aller, de rester

Là où tu veux,
Où tu dois aller

Pour ouvrir,
Pour recueillir.

Ta chambre intérieure
Est un lieu de pauvreté."

3 Il n'aura pas,
Mon poème,
La force des explosifs.

Il aidera chacun
A se sentir vivre
A son niveau de fleur en travail,

A se voir
Comme il voit la fleur."

" Comme certaines musiques
Le poème fait chanter le silence,

Amène jusqu'à toucher
Un autre silence,

Encore plus silence."

" Tu ne feras pas l'éloge.

Louanger, c'est t'écarter,
Te séparer
De ce que tu louanges.

Car on ne louange pas du dedans,
Mais assurément du dehors.

Tu te tairas, parleras
Avec une chose
Ou avec son absence,

Tu la cajoleras,
Tu feras cajoler par elle.

Même le nuage
N'a pas pouvoir
De refuser la caresse."

"Il y a de l'utopie
Dans le brin d'herbe

Et sans cela
Il ne pousserait pas.

Il y a de l'utopie
Dans l'azur

Et même
Dans un ciel gris.

Toi, sans utopie
Tu n'écrirais pas

Puisqu'en écrivant,
Ce que tu cherches

C'est mieux connaître
Où te mène ton utopie."

"Je suis ici.
Je ne fais rien.

Mais peut-être
Suis-je à la chasse."

" Sur l'air,
Comme on fait sur une ardoise,

Ecrire des mots
Arrachés aux alentours."

"Je suis à Paris,
Dans mon appartement,
Et la mer me berce.

Je suis allongé dans l'eau,
Je monte et je descends
Avec les vagues,

Je me laisse porter
Par la marée.
Jamais la mer
Ne me manque.

Elle m'accompagne
Dan,s le poème
Qui se fera peut-être."

" Dans les brisants,
Dans les cris des goélands,
Dans l'écume qui retombe en eau,
Dans la marée qui commence à monter,
Dans le goémon qui s'accroche aux rochers,

Je me convie.
Je m'y retrouve."

"Tous les toits
Te ressemblent.

Toujours, ils essayent
De se défendre contre l'espace

Qu'ils tâchent d'épouser
Contre le temps. "

"Je voudrais
Parler silence.

Le silence
Parle du centre.

C'est d'eux
Que j'ai besoin."

" Bien qu'abîmé
Par un long usage,

Et qu'il soit de ces termes
Que l'on nomme poétiques,

Je me sers
Du mot azur, je l'écris,

Parce qu'il dit
Le ciel est bleu, de ce bleu

Inviolé
Même par le firmament"


" Laissez-moi m'enfoncer
Dans ma mer imaginaire
Et pourtant vraie"

"Faire
Que se trouver au bord

Ce soit
Plonger dedans"

" Je n'écris pas de toi,
Je n'écris pas de nous
Quand je te vis le plus.

Rien n'est alors
Que de nous vivre,

Quand tellement je suis à toi
Que je suis plus toi que moi.

J'écris plutôt de toi
Afin de revivre ces temps

Restés en moi, mûrs du besoin
De les dépasser

Vers le plus
Qu'on peut supporter."

"Ecrire le poème
C'est d'ici se donner un ailleurs
Plus ici qu'auparavant."








TERRAQUE

"Si un jour tu vois
Qu'une pierre te sourit,
Iras-tu le dire?"
 "C'est la distance à l'intérieur
Qui perd mesure,
Jusqu'à l'immense"

"-Patience, quelques siècles
Et nous pourrons peut-être
Nous faire ensemble une raison"
Guillevic in Terraqué
(Les rocs)

"Ils n'ont pas à porter leur face
Comme un supplice.
Ils n'ont pas à porter de face
Où tout se lit"

"Il arrive qu'un bloc
Se détache et tombe,
Tombe à perdre haleine
Dans la mer liquide"

"Mais le pire est toujours
D'être en dehors de soi
Quand la folie
N'est plus lucide.
D'être le souvenir d'un roc et l'étendue
Vers le dehors et vers le vague"

"Quelque part en toi
Où nul oeil ne voit
Tu rumines ta plaie
Comme du verre pilé"

Chanson
"Le matin n'avait pas vu
Qu'il avait du soir dans l'aile,
L'appétit de l'ouragan
Sommeillait dans le torrent"
Si un jour tu vois
Qu’une pierre te sourit,
Iras-tu le dire ?
Terraqué (1945)

Tu n’as pas réussi
A faire de tous les instants de ta vie
Un miracle.
Essaie encore.
 Maintenant (1993)


 SPHERE

"Je t'ai cherchée
Dans tous les regards
Et dans l'absence de regards"

"Je t'écris d'un pays où il fait noir
Et ce n'est pas la nuit
(...)
Si jamais tu lis sur ce mur
Ce que j'écris pour toi,

Tu sauras peut-être
Où j'étais parqué"

"Le violon que joue le rien,
Jusque dans tout
Est un défi trop étalé."

"En elle s'affrontaient les rêves
Des pierres des murets,
Des herbes coléreuses,
Des reflets sur la mer,
Des troupeaux dans la lande.

Ils faisaient autour d'elle un tremblement
Comme le lichen
Sur les dolmens et les menhirs"

"Nous n'avons de rivage, en vérité,
Ni toi ni moi"

"Ruminant, toi, [la mer]
Rabâchant, rabâchant

Quand les coquelicots
Ne parlaient que de vivre"

"Entre la mer et la terre
cultivée, arrangée;

La lande fait la transition
Et plaide pour ne pas choisir"

"Pas d'aile, pas d'oiseau, pas de vent, mais la nuit, 
Rien que le battement d'une absence de bruit."

"J'ai vécu dans des yeux
Qui pensaient à sourire"



RELIER


"Jour après jour
Essayer d'être fleur

D'être comme elles
Pleines du toucher
De l'immédiat,

Porteur d'un vent de lumière
Au milieu des autres passants.

Etre fleur
Contre la menace"
Guillevic in Parcs

"Le sentier
Ne cache pas sa joie,

Au sortir du sous-bois,
D'entrer dans le soleil.

Il fait alors cantique
Avec les genets et les schistes

Parmi les abondants
Sujets du ciel en bleu.

Quand il arrive
Au prochain sous-bois,

Il retrouve la joie
D'avoir l'ombre pour lui"
Guillevic in Agrestes







****

Quelques poèmes
*******


Battement

Pas d'aile, pas d'oiseau, pas de vent, mais la nuit,
Rien que le battement d'une absence de bruit.
*******

Couchant

C'était
Sur le sommet des arbres,

Un soleil
Qui lui aussi
Voulait toucher.
*******

Cymbalum

Une tige
D'arbuste

Qui aurait pu
Se balancer encore

S'est éprise
De son silence
*******

Harpe

Regarder
La corde tendue

Rompre un glaçon
*******

Crois tu qu'il t'aime, le sable,
Qui sans toi serait debout
Dans le roc qui te domine (...)

(Carnac)

*******

Entre la mer et la terre
Cultivée, arrangée,

La lande fait la transition
Et plaide pour ne pas choisir

(Carnac)

Quelques poèmes

Choix de textes


Il te faut de la pauvreté dans ton domaine.
C’est comme ce besoin qu’on peut avoir d’un mur blanchi à la chaux.
Une richesse, une profusion de mots, de phrases, d’idées
t’empêcheraient de te centrer d’aller, de rester
là où tu veux où tu dois aller
pour ouvrir, pour recueillir.
Ta chambre intérieure est un lieu de pauvreté.
(Art poétique, Gallimard,1989)

En somme,
Avec les mots,
C’est comme avec les herbes,
Les chemins, les maisons, tout cela
Que tu vois dans la plaine
Et que tu voudrais prendre.
Il faut les laisser faire,
Par eux se laisser faire,
Ne pas les bousculer, les contrarier,
Mais les apprivoiser en se faisant
Soi-même apprivoiser.
Les laisser parler, mais,
Sans qu’ils se méfient,
Leur faire dire plus qu’ils ne veulent,
Qu’ils ne savent,
De façon à recueillir le plus possible
De vieille sève en eux,
De ce que l’usage du temps
A glissé en eux du concret.
(extrait de Inclus, 1973)


Si je fais couler du sable
De ma main gauche à ma paume droite,

C'est bien sûr pour le plaisir
De toucher la pierre devenue poudre,

Mais c'est aussi et davantage
Pour donner du corps au temps,

Pour ainsi sentir le temps
Couler, s'écouler

Et aussi le faire
Revenir en arrière, se renier.

En faisant glisser du sable,
J'écris un poème contre le temps.
("Art Poétique" - poème 1985-1986, Gallimard, 1989)

Caillou

Viens encore une fois
Te consacrer caillou

Sur la table dans la lumière
Qui te convient,

Regardons-nous
Comme si c'était
Pour ne jamais finir.

Nous aurons mis dans l'air
De la lenteur qui restera.
(Encoches 1975)

Suppose

Suppose
Que je vienne et te verse
Un peu d’eau dans la main
Et que je te demande
De la laisser couler
Goutte à goutte
Dans ma bouche.
Suppose
Que le vol d’un oiseau
Nous invite au voyage
Et que je te demande
De nous blottir en lui
Pour avec lui voler
À travers la pénombre…
Suppose
Qu'un couple de mésanges
Cogne à notre fenêtre
Et que je te demande
De les laisser cogner
Jusqu'à ce qu'on nous parle
Un langage entendu…
Suppose
Que la mer ait envie
De nous voir de plus près
Et que je te demande
D’aller lui répéter
Que nous ne pouvons pas
L’empêcher d’être seule...
Suppose
Que la lune apparaisse
Quand nous ne voulons pas
Et que je te demande
De tout accepter d'elle
Pour qu'elle aille sa route
Et nous laisse à nous-mêmes.
Suppose
Que ce soit le rocher
Qui frappe à notre porte
Et que je te demande
De le laisser entrer
Si c’est pour nous conter
Le temps d’avant le temps…
Suppose
Que s’ouvrent sous nos yeux
Tous les toits de la ville
Et que je te demande
De choisir la maison
Où, le toit refermé,
Tu aimeras la nuit…
(extrait du poème "Bergeries", dans le recueil "Autres" - 1980)

Imaginons

Le temps que met l’eau à couler de ta main
Le temps que met le coq à crier le soleil
Le temps que l’araignée dévore un peu la mouche
Le temps que la rafale arrache quelques tentes
Le temps de ramener près de moi tes genoux
Le temps pour nos regards de se dire d’amour
Imaginons ce qu’on fera de tout ce temps.
(extrait de "Avec" - éditions Gallimard, 1966)

Chanson

Pas par le plafond,
Pas par le plancher
Petit enfant sage,
Tu ne partiras.

Pas brisant les murs
Ou les traversant,
Pas par la croisée,
Tu ne partiras.

Par la porte close,
Par la porte ouverte,
Petit enfant sage,
Tu ne partiras.

Ni brûlant le ciel,
Ni tâtant la route,
Ni moquant la lande,
Tu ne partiras.

Ce n'est qu'en passant,
A travers les jours,
C'est à travers toi
Que tu partiras.
(Chanson III, "Sphère" - éditions Gallimard, 1963)

Rites
à Colomba

Qu’il fasse clair
Ou qu’il fasse nuit
Sur les prairies,

Un jour il faudra
Prendre avec les mains
De l’eau d’un fossé.

Pour qu’en tombe une goutte
Au hasard du vent,
Sur un mur perdu
Entre bois et prés.

Parce que c’est la pierre,
Parce que c’est l’eau,
Parce que c’est nous.
("Terraqué" - Gallimard, 1945)

Habitations

J'ai logé dans le merle.
Je crois savoir comment
Le merle se réveille et comment il veut dire
La lumière, du noir encore, quelques couleurs,
Leurs jeux lourds à travers
Ce rouge qu'il se voit.

J'ai fait leur verticale
Avec les blés.
Avec l'étang j'ai tâtonné
Vers le sommeil toujours tout proche.

J'ai vécu dans la fleur.
J'y ai vu le soleil
Venir s'occuper d'elle
Et l'inciter longtemps
A tenter ses frontières.

J'ai vécu dans des fruits
Qui rêvaient de durer.

J'ai vécu dans des yeux
Qui pensaient à sourire.
("Sphère" - éditions Gallimard, 1963)

Élégie (Extraits)

Je t’ai cherchée

Dans tous les regards

Et dans l’absence des regards,
Dans toutes les robes, dans le vent,

Dans toutes les eaux qui se sont gardées,

Dans le frôlement des mains,
Dans les couleurs des couchants,

Dans les mêmes violettes,

Dans les ombres sous les hêtres,
Dans mes moments qui ne servaient à rien,

Dans le temps possédé,

Dans l’horreur d’être là,
Dans l’espoir toujours

Que rien n’est sans toi,
Dans la terre qui monte

Pour le baiser définitif,
Dans un tremblement

Où ce n’est pas vrai
que tu n’y es pas...
(Élégie, Sphère - éditions Gallimard, 1963)

Ce n’était pas
Une aile d’oiseau.
C’était une feuille
Qui battait au vent.
Seulement
Il n’y avait pas de vent.
(Exécutoire, 1947)

Morbihan

Ce qui fut fait à ceux des miens,
Qui fut exigé de leurs mains,
Du dos cassé, des reins vrillés,
Vieille à trente ans, morte à vingt ans,
Quand le regard avait pour âge
L’âge qu’on a pour vivre clair,
Ce qui fut fait à ceux des miens,
Pas de terre assez pour manger,
Pas de temps assez pour chanter
Et c’est la terre ou c’est la mer,
Le travail qui n’est pas pour soi,
La maison qui n’est pas pour toi,
Quatorze pour les rassembler,
L’armistice pour les pleurer,
L’alcool vendu pour les calmer,
Un peu d’amour pour commencer,
Quelques années pour s’étonner,
Quelques années pour supporter,
Je ne peux pas le pardonner.
(Sphère, éditions Gallimard,1963)

Seul. Qui dit : seul ?
Qui m'accable d'un mot
À couleur de malédiction ?

Ne confonds pas.

Celui qui s'en va seul
Porte avec lui les autres,

Désespère pour eux
D'espérer avec eux.
(Sphère, 1963, Poésie/Gallimard)

Tenir

Tout ce qu'on a tenu
Dans ses mains réunies :

Le caillou, l'herbe sèche,
L'insecte qui vivra,

Pour leur parler un peu,
Pour donner amitié

À soi-même, à cela
Qu'on avait dans les paumes,

Que l'on voulait garder
Pour s'en aller ensemble

Au long de ce moment
Qui n'en finissait pas.

Tout ce qu'on a tenu
Dans ses mains rassemblées

Pour ajouter un poids
De confiance et d'appel,

Pour jurer sous le ciel
Que se perdre est facile.

Tout ce qu'on a tenu :
L'eau fraîche dans les mains,

Le sable, des pétales,

La feuille, une autre main,

Ce qui pesait longtemps,
Qui ne pouvait peser,

Le rayon de lumière,
La puissance du vent,

On aura tout tenu

Dans les mains rapprochées.
(Sphère, 1963, Poésie/Gallimard)

Ta main

Toutes les mains
Sont aventure,

Partent pour toucher,
Se savoir alors,
Se résumer.

Dans toutes les mains
Gronde la fureur
Qui permet aux rocs
De tenir encore.

Toutes les mains ruminent
L'histoire de la terre,
Tremblent de cette histoire.

Parmi ces mains, la tienne
Émerge de l'histoire
Et se souvient de moi.
(Sphère, 1963, Poésie/Gallimard)

Soir

Ce soir non plus
Pas de prière à faire
À la figure sans visage.

Pas de vénération
Ni de supplication.
Pas de reconnaissance
Pour le fait d'être là,

D'avoir encore un jour
Vécu pour vivre encore

Dans la gloire du jour,
Dans les troubles combats
Voulus pour la garder.

Même si l'extérieur
Quittait sa consistance,
Abaissait sa rigueur

Et si nous attaquaient
La distance et la perte,

Il n'y a de recours

Dans rien d'autre ; la peur

Nous devons la traiter.

Maîtres nous resterons
Des heures encerclées
Par le sommeil qui peut attendre.

Et nous les porterons
Vers ce point qui se trouve
Être le centre et la limite.
(Sphère, 1963, Poésie/Gallimard)

Parenthèse

Peut-être que le monde est mort
À l'instant même,

Que tout a basculé dans une autre lumière
Qui ressemble assez bien
À celle d'autrefois.

Il reste un simulacre
De murs et de rochers
Où tu vas sans l'histoire.

A moins qu'un homme vienne
Et sourie en passant.
(Sphère, 1963, Poésie/Gallimard)

Les horizons
Surveillent les arbres.

Le domaine
Est peut-être un rêve
Qui a trouvé
Son territoire.

Le ciel
N'est pas toujours chez lui.

l faut parfois
Beaucoup de lointain
Pour aller de la chambre
Jusqu'à l'étang.

Toujours le vent
Trouve à redire,
À lui-même
Surtout.

Si l'on entendait
Le travail des radicelles,
Qui s'endormirait ?

Dans le buisson,
Des yeux
De chevreuils ou de papillon.

Il allait seul
Dans les allées,
Abandonné
Par son enfance.
(Extraits de Du domaine, Gallimard 1967)

Du Domaine

Un poète breton résolument contemporain





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