Réflexion.. OSSIP MANDELSTAM

"Détruisez le manuscrit, mais conservez ce que vous avez crayonné en marge par ennui, par impuissance et comme en rêve. Ces créatures de second plan, incontrôlées, nées de votre fantaisie, ne se perdront pas de par le monde ; elles s'installeront aussitôt derrière des pupitres ombragés, comme les troisièmes violons de l'opéra Marie, et pour remercier leur créateur, elles mitonneront sur l'heure l'ouverture de Lénore ou celle de l'Egmont de Beethoven.
Il est terrible de penser que notre vie est un récit sans sujet ni héros, fait de vide et de verre, du balbutiement fiévreux des seules digressions, du délire grippal de Pétersbourg.
L'Aurore aux doigts de rose a cassé ses crayons de couleur. Ils traînent à présent comme des oisillons au bec béant et vide. Cependant, il me semble résolument voir là les arrhes de mon délire en prose bien-aimé."

OSSIP MANDELSTAM.

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