JEAN COCTEAU Désespérance

JEAN COCTEAU Désespérance

Je n’ai pas dix-huit ans et j’ai déjà souffert !
Faudra-t-il donc toujours avoir le cœur qui saigne,
Le front emprisonné dans un étau de fer…
Sont-ce les pleurs que l’existence nous enseigne ?
Me faudra-t-il marcher vers le tombeau béant
Avec l’œil qui se mouille et s’angoisse et s’effare,
Et n’oser pas risquer mes pas timides, en
Cherchant à l’horizon l’assurance d’un phare ?
Me faudra-t-il partir comme je suis venu,
Ignorant de tous ceux que j’aurais dû connaître,
Avec mes doigts crispés sur mon corps maigre et nu,
Et lorsque je mourrai, commencerai-je à naître ? (…)
J’aurai goûté le vin sans toucher à la lie,
Un vin amer, un vin empoisonneur mais doux !
Je demande à mourir, car j’ai peur de la vie,
Et je la laisse aux forts, aux naïfs, et aux fous !

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