Xuan Quynh 1942 1988



Le bateau et la mer


Un jour , dire lequel ne saurait ,
Le bateau , à l'écoute de la mer ,
Se laisser mener de lieu en lieu
Par les albatros et les vagues bleues .

Le bateau est plein d'aspirations ,
Et la mer d'une immense affection .
Il navigue sans cesse , sans fatigue ,
Elle s'ouvre toujours et encore sur l'infini .

Les douces nuits baignées de lune ,
Comme une jeune fille , la mer
Vient auprès du bateau s'épancher
Au beau milieu des clapotis d'écume .

Mais il arrive aussi que sans raison ,
La mer déchaîne ses flots sur le bateau
Car l'amour comme nous le connaissons ,
N'a-t-il pas toujours des bas et des hauts ?

Le bateau est le seul à concevoir
A quel point la mer est immense .
La mer est la seule à savoir
D'où vient le bateau , vers où il avance .

Les jours où ils ne se rencontrent pas
La mer languit à se blanchir d'écume .
Les jours où ils ne se rencontrent pas
Le bateau souffre à se briser lui-même .

Si un jour le bateau s'en allait ,
Il ne resterait à la mer que l'orage violent ...

Poésie vietnamienne : Xuan Quynh
via Coeur & ACT




Les vagues

Tantôt violentes, tantôt tendres,
Parfois calmes, parfois agitées,
Perplexes sur elles-mêmes, à la mer
Les vagues cherchent à se rendre.


Ô vagues d’hier, vagues de demain
Mais qui ne se distingueront point :
L’aspiration à l’amour bouillonnant
Dans les poitrines des jeunes gens !

Devant l’immensité des vagues,
Je pense à nous deux, toi et moi ;
Je pense à l’océan des eaux :
– D’où montent tous ces flots ?

Les flots sont formés par le vent ;
Mais le vent, de quoi est-il né ?
J’ignore aussi tout du moment
Où notre amour a commencé.


Ô vagues au fond des eaux,
Ô vagues en surface des flots
Qui, songeant au rivage éloigné,
Restent jours et nuits éveillés !
Mon âme, de toi languissante,
Même en rêve passe des nuit blanches.


Et que je monte vers le Nord
Ou que je descende vers le Sud,
Vers toi, vers mon unique bord,
Mes pensées vont chaque minute.


Là-bas ondulent en plein large
Des centaines, des milliers de vagues.
Elles vont toutes atteindre le rivage
Malgré l’infinité des obstacles.


La vie s’avère certes longue,
Pourtant les mois, les années passent.
De même, l’océan est bien vaste,
Les nuages volent toujours à l’horizon.

Puissé-je me briser un jour
En une centaine de petites vagues
Au milieu de l’océan d’amour
Pour clapoter à jamais sur le rivage.

La mer Diêm Diên, 29-12-1967
http://jelct.blogspot.fr/2010/05/xuan-quynh-poetesse-vietnamienne.html


http://nuageneuf.over-blog.com/article-petit-aper-u-de-poesie-vietnamienne-55246861.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Xu%C3%A2n_Qu%E1%BB%B3nh
       

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