Jalousie, L'Horloger & Dans l'impasse ~ Gabrielle Burel

http://www.le-capital-des-mots.fr/2015/06/le-capital-des-mots-gabrielle-burel.html




Jalousie

Il se terre s'enterre
Si forte est sa démesure
Blessures à vif
Infligées par le moindre mot
Le plus léger sourire
Qu'elle dédie aux autres
Tous les autres !
La foule de ses amis
Relations ou anonymes
Sans distinction

Il se terre s'enterre
Recroquevillé
La tête serrée dans ses poings
Douleur insoutenable
Sa passion explose
En mille lueurs
Dans le brouillard
De sa misère

Il se terre s'enterre
Pour hurler sa folie
D'aimer jusqu'à la fusion
Hanté par ses obsessions
Oubli de soi Ne faire qu' un
Respirer le même air
Les mêmes désirs
Seuls au monde !

Consumé d'amour féroce
Il se terre s'enterre
Enfermé dans un monde
Au goût de fer

**

L'Horloger

Courbé par les ans
Et le labeur
Sur lequel il est penché
Depuis tant d'années
L'horloger répare
Le temps
Arrêté dépassé
Cassé

D'un coup d’œil précis
Il reconnaît les rouages
Remplace des pièces
Puis écoute satisfait
Le tic tac réveillé
Régulier

Courbé sur l'établi
Au fond de l'atelier
L'horloger répare
Le temps
Sans le voir passer

Pourtant
Le temps le voit
Le temps l'attend

Courbé sur l'épaule
De l'horloger
Observant le jeu
Des doigts habiles
Le temps subjugué
Prend son temps
Tantôt silencieux
Tantôt cliquetant

**


Dans l'Impasse
Dans l'impasse
À pieds joints
Sauter la passe
Boire la tasse
Sauver la face



De l'impasse
Brûler l'espace
Libérer la place
Flamme légère
Évadée
Étalée



Dans l'impasse
Désertée
Désolée
Une flaque
S'évapore


GABRIELLE BUREL

Commentaires

Vu les sept derniers jours

Paul Eluard - Tout dire

Comme en Poésie - Les auteurs 2000 / 2015

Coquelicot - Guillevic

Charles Bukowski

Poésie ininterrompue - Eluard

Pablo Neruda 1904 - 1973