Vu les sept derniers jours
Paul Eluard - Tout dire
Tout dire Le tout est de tout dire, et je manque de mots Et je manque de temps, et je manque d'audace Je rêve et je dévide au hasard mes images J'ai mal vécu, et mal appris à parler clair. Tout dire les roches, la route et les pavés Les rues et leurs passants les champs et les bergers Le duvet du printemps la rouille de l'hiver Le froid et la chaleur composant un seul fruit Je veux montrer la foule et chaque homme en détail Avec ce qui l'anime et qui le désespère Et sous ses saisons d'homme tout ce qui l'éclaire Son espoir et son sang son histoire et sa peine Je veux montrer la foule immense divisée La foule cloisonnée comme un cimetière Et la foule plus forte que son ombre impure Ayant rompu ses murs ayant vaincu ses maîtres La famille des mains, la famille des feuilles Et l'animal errant sans personnalité Le fleuve et la rosée fécondants et fertiles La justice debout le pouvoir bien planté Paul Eluard
Le bruit des cabarets, la fange du trottoir - Verlaine
Le bruit des cabarets, la fange du trottoir, Les platanes déchus s'effeuillant dans l'air noir, L'omnibus, ouragan de ferraille et de boues, Qui grince, mal assis entre ses quatre roues, Et roule ses yeux verts et rouges lentement, Les ouvriers allant au club, tout en fumant Leur brûle-gueule au nez des agents de police, Toits qui dégouttent, murs suintants, pavé qui glisse, Bitume défoncé, ruisseaux comblant l'égout, Voilà ma route — avec le paradis au bout. Paul Verlaine. http://www.poesie-francaise.fr/paul-verlaine-la-bonne-chanson/
Poésie ininterrompue - Eluard
Ode à la vague - Pablo Neruda
Il pleut ~ Gabrielle Burel
Il pleut Bon sang de déluge Il pleut droit Il pleut dru Avec opiniâtreté Avec méthode Sens de la revanche Pluie estivale Moral Toussaint Mauvais sang en déluge Le ciel aveugle tonne Troupeaux dévalant À tombeau ouvert La nue insondable Bon sang de déluge J'oubliais presque "Il pleut - c'est merveilleux. Je t'aime "* Gabrielle BUREL 26/07/15 * Francis Carco
Je travaille Victor Hugo
Je travaille "Amis, je me remets à travailler ; j'ai pris Du papier sur ma table, une plume, et j'écris ; J'écris des vers, j'écris de la prose ; je songe. Je fais ce que je puis pour m'ôter du mensonge, Du mal, de l'égoïsme et de l'erreur ; j'entends Bruire en moi le gouffre obscur des mots flottants ; Je travaille. Ce mot, plus profond qu'aucun autre, Est dit par l'ouvrier et redit par l'apôtre ; Le travail est devoir et droit, et sa fierté C'est d'être l'esclavage étant la liberté. Le forçat du devoir et du travail est libre. Mais quoi ! penseur, tu vas remettre en équilibre Au fond de ton esprit, qu'occupaient d'autres soins, L'idée avec le mot, le plus avec le moins ! De la prose ! pourquoi ? des vers ! pourquoi ? des rimes ! Des phrases ! A quoi bon ? A quoi bon les abîmes, Les mystères, la vie et la mort, les secrets De la croissance étrange et sombre des forêts Et d...
Denis Diderot
Je suis personne - Emily Dickinson
Marguerite Yourcenar 1903-1987
Réponses - Qu'as-tu pour consoler la tombe, Cœur insolent, cœur révolté ? Le fruit mûr s'alourdit et tombe. Qu'as-tu pour consoler la tombe ? -J’ai le trésor d'avoir été. - Qu’as-tu pour supporter la vie, Cœur fou, cœur prompt à se lasser ? Cœur sans espoir, cœur sans envie, Qu'as-tu pour supporter la vie ? - Pitié de ce qui doit passer. - Qu'as-tu pour mépriser les hommes, Cœur dur, cœur facile à briser ? Qu'as-tu pour mépriser les hommes ? Qu'es-tu de plus que nous ne sommes ? -Capable de me mépriser. 1929 In Les Charités d’Alcippe © Gallimard p. 26
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