Esther Granek
En chaque jour
Pour accueillir l’aube nouvelle
Mais dès qu’au songe je m’attèle
Je n’ai que toi
Je n’ai que moi
Pour encaisser
De toute la vie les escarres
Mais dès qu’en rêve je m’égare
Je n’ai que toi
Je n’ai que moi
Lorsque j’épie
De l’avenir l’heure qui chante
Mais dans mes prières ardentes
Je n’ai que toi
Je n’ai que toi
Pour m’éblouir
Et pour embellir les images
Mais dès que j’ai tourné les pages
Je n’ai que moi
Esther Granek - Je cours après mon ombre, 1981
Saisir l instant
Saisir l’instant tel une fleur
Qu’on insère entre deux feuillets
Et rien n’existe avant après
Dans la suite infinie des heures.
Saisir l’instant.
Qu’on insère entre deux feuillets
Et rien n’existe avant après
Dans la suite infinie des heures.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant. S’y réfugier.
Et s’en repaître. En rêver.
À cette épave s’accrocher.
Le mettre à l’éternel présent.
Saisir l’instant.
Et s’en repaître. En rêver.
À cette épave s’accrocher.
Le mettre à l’éternel présent.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant. Construire un monde.
Se répéter que lui seul compte
Et que le reste est complément.
S’en nourrir inlassablement.
Saisir l’instant.
Se répéter que lui seul compte
Et que le reste est complément.
S’en nourrir inlassablement.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant tel un bouquet
Et de sa fraîcheur s’imprégner.
Et de ses couleurs se gaver.
Ah ! combien riche alors j’étais !
Saisir l’instant.
Et de sa fraîcheur s’imprégner.
Et de ses couleurs se gaver.
Ah ! combien riche alors j’étais !
Saisir l’instant.
Saisir l’instant à peine né
Et le bercer comme un enfant.
A quel moment ai-je cessé ?
Pourquoi ne puis-je… ?
Et le bercer comme un enfant.
A quel moment ai-je cessé ?
Pourquoi ne puis-je… ?
Esther Granek, Je cours après mon ombre, 1981
Absences
Tout proche de l’interlocuteur
et pourtant loin, l’esprit ailleurs,
comme en un voyage m’évadant,
je suis là, présent et absent,
hochant la tête de temps en temps.
et pourtant loin, l’esprit ailleurs,
comme en un voyage m’évadant,
je suis là, présent et absent,
hochant la tête de temps en temps.
Tout proche de l’interlocuteur
et pourtant loin, l’esprit ailleurs,
combien de fois ai-je trahi
quand je semblais, yeux et ouïe,
attentif à mon vis-à-vis ?
et pourtant loin, l’esprit ailleurs,
combien de fois ai-je trahi
quand je semblais, yeux et ouïe,
attentif à mon vis-à-vis ?
( Ballades et réflexions à ma façon, 1978 )
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