SYLVIA PLATH - Mort-nés
SYLVIA PLATH ^- Mort-nés (1960)
Les poèmes ne vivent pas ; c’est leur triste destin,
Bien qu’ils aient des orteils et des doigts
Et de petits fronts bombés.
Leur mère les a couverts de p’tits soins
Ils ne savent toutefois pas marcher.
Ô je ne saurais dire ce qui leur est arrivé !
Leur silhouette et leurs traits ; tout est parfait.
Ils s’assoient gentiment dans la saumure !
Et m’accueillent le sourire aux lèvres
Hélas ! Leurs poumons ne se remplissent pas d’air
Et leur cœur ne se met pas à battre.
Ils ne sont pas des cochons, pas même des poissons,
Quoiqu’ils leur ressemblent—
اa aurait été mieux s’ils étaient en vie.
Mais ils sont morts et leur mère affolée l’est presque aussi
Ils la dévisagent, mais ne parlent jamais d’elle.
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