La mer en poèmes
Robert Momeux - Paysages intérieurs
Mourir près de la mer
Qui ne sort pas de ses lumières
Qui jette son sablier
Dans les roues de la fortune
Je fus marin
Mourir près de la mer
Immense qui rêve ses passions
Qui poudroie sa monnaie de sel
Dans les jambes du temps
Mais les voiliers étaient partis
Mourir près de la mer
Qui canonne le ciel vide
Qui lance les fusées pâles de son tocsin
A l’horizon levant les brumes
Le temps n’avait pas attendu
L’enfant leurré par la mer oisive
Mourir près de la mer
Son peignoir de pigeons stupéfaits
Ouvert comme un balcon
Par dessus le désespoir des rêves
Albert Camus - La mer au plus près
J'ai grandi dans la mer et la pauvreté m'a été fastueuse, puis j'ai perdu la mer, tous les luxes alors m'ont paru gris, la misère intolérable.
Depuis, j'attends.
J'attends les navires du retour, la maison des eaux, le jour limpide. Je patiente, je suis poli de toutes mes forces.
On me voit passer dans de belles rues savantes, j'admire les paysages, j'applaudis comme tout le monde, je donne la main, ce n'est pas moi qui parle. On me loue, je rêve un peu, on m'offense, je m'étonne à peine.
Puis j'oublie et souris à qui m'outrage, ou je salue trop courtoisement celui que j'aime. Que faire si je n'ai de mémoire que pour une seule image ?
On me somme enfin de dire qui je suis. « Rien encore, rien encore... »
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