Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne - dit Turenne 1611 - 1675 Tué au combat à 63 ans, il est resté jusqu'au bout un stratège remarquable et un guerrier intrépide. Cependant, à l'approche du danger, il ne pouvait réprimer un frissonnement de tout son corps. On l'entendit encore à la fin de sa carrière, alors qu'il avait atteint les dignités les plus élevées, marmonner avec colère: « Tu trembles, carcasse, mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je vais te mener ». 1667 https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_de_La_Tour_d%27Auvergne,_dit_Turenne http://dinoutoo.pagesperso-orange.fr/histo/tur1.htm
Tout dire Le tout est de tout dire, et je manque de mots Et je manque de temps, et je manque d'audace Je rêve et je dévide au hasard mes images J'ai mal vécu, et mal appris à parler clair. Tout dire les roches, la route et les pavés Les rues et leurs passants les champs et les bergers Le duvet du printemps la rouille de l'hiver Le froid et la chaleur composant un seul fruit Je veux montrer la foule et chaque homme en détail Avec ce qui l'anime et qui le désespère Et sous ses saisons d'homme tout ce qui l'éclaire Son espoir et son sang son histoire et sa peine Je veux montrer la foule immense divisée La foule cloisonnée comme un cimetière Et la foule plus forte que son ombre impure Ayant rompu ses murs ayant vaincu ses maîtres La famille des mains, la famille des feuilles Et l'animal errant sans personnalité Le fleuve et la rosée fécondants et fertiles La justice debout le pouvoir bien planté Paul Eluard
Francis PONGE - CONCEPTION DE L'AMOUR EN 1928 Je doute que le véritable amour comporte du désir, de la ferveur, de la passion. Je ne doute pas qu'il ne puisse : NAÎTRE que d'une disposition à approuver quoi que ce soit, puis d'un abandon amical au hasard; ou aux usages du monde, pour vous conduire à telles ou telles rencontres ; VIVRE que d'une application extrême dans chacune de ces rencontres à ne pas gêner l'objet de vos regards et à laisser vivre comme s'il ne vous avait jamais rencontré ; SE SATISFAIRE que d'une approbation aussi secrète qu'absolue, d'une adaptation si totale et si détaillée que vos paroles à jamais traitent tout le monde comme le traite cet objet par la place qu'il occupe, ses ressemblances, ses différences, toutes ses qualités ; MOURIR enfin que par l'effet prolongé de cet effacement, de cette disparition complète à ses yeux - et par l'effet aussi de l'abando...
Poésie ininterrompue Allez donc pleurer ou rire Dans ce monde de buvard Prendre forme dans l’informe Prendre empreinte dans le flou Prendre sens dans l’insensé Dans ce monde sans espoir Si nous montions d’un degré Eluard
Coup de foudre Ils sont tous deux convaincus d’être unis par un sentiment inattendu. C’est beau, une telle certitude mais l’incertitude est plus belle encore. Ils ne se connaissaient pas avant, et ils croient qu’il ne s’est jamais rien passé entre eux. Mais qu’en pensent les routes, les marches, les couloirs, où depuis longtemps ils pouvaient se croiser? Je voudrais leur demander s’ils se souviennent – d’un face à face, un jour peut-être dans une porte à tambour? un « excusez-moi » dans la foule? un « vous avez fait un faux numéro » dans le combiné? – mais je connais la réponse. Non, ils ne se souviennent pas. Ils seraient très surpris d’apprendre que depuis longtemps déjà le hasard jouait avec eux. Pas encore tout à fait prêt à se changer en destin, il les rapprochait, les éloignait, leur coupait la route et, étouffant un petit rire, s’écartait d’un bond. Il y eut des signes, des signaux, indéchiffrables, mais peu importe. Il y a tr...
Levée en masse Ne serait-ce qu’une fois, si tu parlas de liberté, Tes lèvres, pour l’avoir connue, en ont gardé le goût du sel, Je t’en prie, Par tous les mots qui ont approché l’espoir et qui tressaillent, Sois celui qui marche sur la mer. Donne-nous l’orage de demain. Les hommes meurent sans connaître la joie. Les pierres au gré des routes attendent la lévitation. Si le bonheur n’est pas au monde nous partirons à sa rencontre. Nous avons pour l’apprivoiser les merveilleux manteaux de l’incendie. Si ta vie s’endort, risque-la. Jean Malrieu in Libre comme une maison en flammes
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