Comme si... Yann Erwan Paveg


Comme si

Par un doux matin de décembre
Nous revenait
La folie des jeunes années
Les rues
Les mains tant aimées
Les yeux émerveillés
Il serait là
Le vrai présent
Des cheminées
Dans la guirlande des jours
Qui ont fait de nous
D'infatigables chercheurs d'enfance
Hélas je sais
Tu le sais
Nous le savons tous
Les jours chauds
De l'âtre espérant
Videront jusqu'à la cendre
Notre escarcelle de braises
Que m'importeront alors
Le velours des vignobles
Les rires des tablées
J'aurai tout jeté
Dans l'inflexible vent
Des montagnes d'Arrée

YEP



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LARMES



Va

La nuit sera calme

D'un vent apaisé

Juste le murmure rassurant

Du saule

Qui tombe pleureur

Sur la joue du ciel

Juste la lumière lointaine

De la ville

Qui se mire dans l'océan


Va

Le port sera

Le tintamarre des drisses

Puis la coque des bateaux

Comme un écho

À ton pas

Qui s'éloigne


Va

Comme un enfant effaré

Dans les rues hostiles

Gorgées de solitude

Tu reviendras un jour

Marcher dans les vestiges

Du pays allé

Tu ne retrouveras personne

Des êtres aimés

Mais dans la dernière ampoule

Encore allumée

Tu penseras à moi

À cet amour perdu

À mes mains douces

Et lentement

Les larmes perleront

À tes yeux éteints

Comme un linceul posé

Sur les jours

Qui ne seront plus


Mais il te fallait aller

Pour voir

Pour verser au loin

Ta gourme

Pour fuir

Pour un amour immense

Plus grand que le mien

Tu vois

Il n'en était rien

Car aujourd'hui

Tu fais trembler mon saule

Qui comme toi

Tombe pleureur


Yann Erwan Paveg


28/12/15



Parce que le rouge est vif

Parce que la neige est blanche

Vraiment très blanche

Parce que ce rouge

M'a jeté hors du lit

Comme par un matin

De printemps

Mais non !

L'odeur des fenaisons

Ne gambade pas

Dans la prairie

C'est juste ce rouge très vif

Qui m'a jeté hors du lit

Un vent froid

Se lève de la mer

Et je me demande bien

Qui viendra voir les bateaux

Dans la baie de Douarnenez

Dans le rouge de cet été

Dans le rouge de tes lèvres

Qui se dilue toujours

Je me demande bien

Maintenant que je suis réveillé

Par la beauté de ce rouge

Très vif

Qui porte la neige d'hiver

Au souvenir des étés

À naître


Yep.


29/12/15

2 ans déjà ! 
J'ai l'impression 
Que c'était 
Le mois dernier 
Tu vois 
C'est trompeur 
C'est le temps 
Qui nous roule 
Qui nous baise 
Il nous prend 
Dans sa main 
Légère de sable 
Et du matin au soir
De la naissance 
À la mort 
S'écoulent et glissent
Les éléments de nos vies
Si infimes 
Si petits 
Jusqu'au jour 
De la grande marée 
C'est le sable qui nous tient
Sur la plage 
Nous ne modelons pas
Le château de sable
C'est le sable qui nous met 
En son château 

YEP.

Fb 04/01/16

Ce que les jours 
Me semblent longs
Sous le manteau gris 
Du ciel
Même sous les bourrasques 
Je vois l'étang 
Qui frissonne 
Et les doigts des arbres
Qui s'agitent 
En mille suppliques 

Ce que les jours 
Me semblent tristes
Quand dans la moindre clarté 
L'aube se pare de gris 

Ce que les jours 
Me semblent mornes
Maintenant que je n'attends 
Plus personne 
Aux fenêtres de ma vie

Ce que les jours
Me semblent froids
Quand l'amour 
Ne vient plus 
À mon âtre de braises

Je ne vais plus 
Sur les routes 
Je ne cours plus 
Dans ta rue 
Et c'est ainsi je pense
Que l'homme 
Va en hiver
En songeant 
À ses printanières errances 

Yep.

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