Portovenere - Jaccottet

La mer est de nouveau obscure.
Tu comprends,
c'est la dernière nuit.
Mais qui vais-je appelant?
Hors l'écho, je ne parle à personne, à personne.
Où s'écroulent les rocs, la mer est noire, et tonne
dans sa cloche de pluie.
Une chauve-souris
cogne aux barreaux de l'air d'un vol comme surpris,
tous ces jours sont perdus, déchirés par ses ailes
noires, la majesté de ces eaux trop fidèles
me laisse froid, puisque je ne parle toujours
ni à toi, ni à rien.
Qu'ils sombrent, ces « beaux jours »!
Je pars, je continue à vieillir, peu m'importe,
sur qui s'en va la mer saura claquer la porte.
Jaccottet

Commentaires

Vu les sept derniers jours

Paul Eluard - Tout dire

Poésie ininterrompue - Eluard

Coup de foudre - Wislawa Szymborska

Francis PONGE - CONCEPTION DE L'AMOUR EN 1928

Pierre REVERDY Toi ou moi

Je suis personne - Emily Dickinson