Paul Verlaine Colloque sentimental

Paul Verlaine (1844 -1896) : Colloque sentimental

« Dans le vieux parc solitaire et glacé

Deux formes ont tout à l'heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,

Et l'on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé

Deux spectres ont évoqué le passé.

- Te souvient-il de notre extase ancienne?

- Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne?

- Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom?

Toujours vois-tu mon âme en rêve? - Non.

Ah ! les beaux jours de bonheur indicible

Où nous joignions nos bouches ! - C'est possible.

- Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir !

- L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,

Et la nuit seule entendit leurs paroles. »

Revue « L’Artiste », 1er juillet 1868

Ferdinand Sartorius, éditeur, Paris

Commentaires

  1. Un des chefs-d'œuvre absolus de la poésie inégale de Verlaine. Admirable !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Vu les sept derniers jours

Paul Eluard - Tout dire

Comme en Poésie - Les auteurs 2000 / 2015

Pablo Neruda 1904 - 1973

Charles Bukowski

Jean d' Ormesson - 16 juin 1925 / 5 décembre 2017

Dominique Gabriel Nourry

Vladimir Maïakovski - 1893 - 1930