Ce qu'il faut de nuit Au-dessus des arbres, Ce qu'il faut de fruits Aux tables de marbre, Ce qu'il faut d'obscur Pour que le sang batte, Ce qu'il faut de pur Au cœur écarlate, Ce qu'il faut de jour Sur la page blanche, Ce qu'il faut d'amour Au fond du silence. Et l'âme sans gloire Qui demande à boire, Le fil de nos jours Chaque jour plus mince, Et le cœur plus sourd Les ans qui le pincent. Nul n'entend que nous La poulie qui grince, Le seau est si lourd. Supervielle Vivre encore - 1934